21 juillet 2015 2 21 /07 /juillet /2015 08:23
A Viard, les mouettes atriciles se délectent des invertébrés qui se développement sur les échouages.

A Viard, les mouettes atriciles se délectent des invertébrés qui se développement sur les échouages.

Ne croyez pas que je veuille vous saper le moral.

 

Il n'est pas certain que le phénomène sargasses garde toute son ampleur dans les années à venir.

 

Mais il n'est pas certain non plus que ça s'arrange !

 

Etant d'un naturel curieux, je me suis invité à une réunion au sommet la semaine dernière. Perché sur le rebord de la fenêtre, j'ai pu suivre les explications de la DEAL (environnement), de l'ARS (santé) et de l'ADEME (financement d'actions). Si ce n'est que la terre s'est mise à trembler pendant que je me concentrais sur le sens du courant équatorial, je pense avoir à peu près compris. Je vous livre ce qu'a saisi ma cervelle d'oiseau.

Un peu d'histoire tout d'abord.

 

2011 - Premiers échouages massifs de sargasses en Guadeloupe. Le phénomère dure de juillet à octobre.

2012 - Même scénario, d'avril à octobre.

2013 - Rien !

2014 - A nouveau des échouages, cette fois de juillet à décembre.

2015 - Les choses se gâtent, année maudite mes frères. Ca a repris fin février, avec une ampleur jamais vue de mémoire de Pélican.

Moi je veille au grain, et j'avertis les services de la commune si elles arrivent.

Moi je veille au grain, et j'avertis les services de la commune si elles arrivent.

A retenir pour l'interro écrite : avant 2011, les sargasses étaient si peu nombreuses dans nos eaux qu'elles ne s'échouaient pas. Quelques petites touffes pouvaient traîner en mer, mais pas de quoi casser trois pattes à un Diablotin.

On embraye avec un peu de géographie et de climatologie (c'est bien la peine d'être en vacances).

 

Les sargasses naissent dans le Golfe du Mexique, puis - en passant par le sud de la Floride - rejoignent le vortex du Triangle des Bermudes (où elles côtoient les monceaux de bois et plastiques qui s'y accumulent également, mais ceci est une autre histoire).

 

Ce Triangle des Bermudes, c'est ce que le commun des mortels (vous) appelle la Mer des Sargasses. Dans le temps (avant 2011), des petites quantités de sargasses voguaient vers le sud et fréquentaient de façon très discrète les eaux des petites Antilles.

 

C'était nickel en ce temps-là.

C'était nickel en ce temps-là.

Mais voilà qu'en 2010, il se passe quelque chose de bizarre. Deux choses bizarres même.

 

Le pot-au-noir (à ne pas confondre avec le pot-aux-roses) s'est beaucoup renforcé. Le pot-au-noir (aussi appelé zone de convergence inter-tropicale ou ZIC) est une ceinture d'air à basses pressions, qui entoure la Terre près de l'équateur. Cette zone est appelée pot-au-noir par les marins, car elle est synonyme de situation peu claire et dangereuse.

 

Cette ZIC fait habituellement quelques centaines de kilomètres de large, et sa position évolue légèrement selon la période de l'année. 

 

Et alors, quel rapport avec les sargasses ? J'y viens, un peu de patience.

 

La Guyane est également concernée par le phénomène. Mais là, c'était avant.

La Guyane est également concernée par le phénomène. Mais là, c'était avant.

Au voisinage du pot-au-noir,  les vents sont faibles dans les basses couches de l'atmosphère. Ca crée comme qui dirait des calmes équatoriaux. Pétole.

 

En 2010 donc, ce pot-au-noir devient beaucoup plus large que d'habitude. Onlo ptéol ! De quoi bloquer le transit des sargasses.

 

On dirait que c'est ce qui s'est passé en 2010 : les algues se sont accumulées dans cette zone de calme, au nord-est du Brésil. Dans le même temps, il s'est passé un deuxième truc bizarre.

 

En temps normal, il existe un courant équatorial qui va vers l'ouest, et qui repousse donc les sargasses qui seraient dans le secteur. Ce courant est contrebalancé par un léger contre-courant qui va dans l'autre sens, vers l'est. Eh bien vous me croirez ou pas, en 2010 ce courant a été un peu plus fort que d'habiture, ce qui a encore plus empêché les sargasses de repartir vers l'ouest.

Résumé des faits pour 2010 : un gros paquet de sargasses stagne au nord-est du Brésil.

 

Toujours pas de rapport avec la Guadeloupe. La vie n'est pas simple, je vous l'ai déjà dit.

Ibis sacrés regardant passer les nutriments dans l'Amazone, sur l'île de Marajo.

Ibis sacrés regardant passer les nutriments dans l'Amazone, sur l'île de Marajo.

Il se trouve que dans cette zone du Brésil, le gros fleuve Amazone déverse ses eaux, chargées en nutriments. Et que cette interaction entre les nutriments et les sargasses a causé leur énorme prolifération. Nitrates et phosphates fournis par le fleuve ! Cerise sur le gâteau, 2015 est également une année anormale pour ce qui est des brumes de sables. Ce phénomène est intense depuis deux à trois mois et sans répit. Et ces brumes déposent des quantités importantes de nitrates, phospahtes et fer, tout ce qu'aiment les sargasses.

 

La suite on la connaît. Le courant Caraïbe fait voyager ces algues, qui viennent maintenant apporter une touche de déco à certaines parties du littoral.

Enfin de nouvelles teintes dans la palette du peintre. Ocre, rouge et brun. Ici, à Marie-Galante.

Enfin de nouvelles teintes dans la palette du peintre. Ocre, rouge et brun. Ici, à Marie-Galante.

Les questions que je me pose sont les suivantes :

 

Est-ce que les apports de nutriments de l'Amazone ont été plus forts en 2010 que par le passé ? Certains en effet mettent en cause la déforestation, qui aurait pour conséquence un apport accru de nitrates et de phosphates dans le fleuve. Mais je me dis que malheureusement, la déforestation ne date pas d'hier, ni d'avant-hier. Y aurait-il eu un effet de seuil ? Ou alors, le taux de nutriments normal de l'Amazone aurait-il de toutes façons suffi à booster les algues ?

 

Est-ce que cette énorme masse d'algues au large du Brésil a tendance à se réduire ? Puisque le renforcement du pot-au-noir et du contre-courant - causes premières de l'accumulation - ne se sont pas renouvelés, peut-être y a-t-il une chance que l'intensité du phénomène diminue globalement ? Et qu'à moyen terme, les impacts sur notre petite île soient moins importants ?

 

Comment se fait-il que l'espèce de sargasse dominante aux Antilles ne soit pas la même que celle du Triangle des Bermudes ? Deux espèces co-existent aux Bermudes : Sargassum natans (90%) et S. fluitans (10%). Aux Antilles, seule S. fluitans a été observée jusqu'à maintenant.

 

Pourquoi ne s'est-il rien passé en 2013 ? 

 

 

 

Un oeil exercé repèrera un petit banc de S. fluitans juste derrière l'îlet.

Un oeil exercé repèrera un petit banc de S. fluitans juste derrière l'îlet.

En conclusion, plus on en sait, et plus des questions se posent. C'est tout le temps comme ça depuis Galilée, il n'y a pas de raison que ça cesse.

C'est bien parce que c'est vous, je me suis fendue de deux petits dessins pour résumer l'histoire.

Sargasse d'un jour, sargasse toujours ?
Sargasse d'un jour, sargasse toujours ?

La suite de la réunion a été consacrée à l'impact potentiel de l'accumulation de ces algues sur la santé humaine et la santé animale tout court, et sur la façon de traiter le problème localement. Le sujet est vaste. Si vous me le demandez gentiment, un article fera suite à celui-là, lorsque des projets de collecte et de valorisation de cette biomasse auront vu le jour.

 

Il n'est pas interdit d'être optimiste !

14 juillet 2015 2 14 /07 /juillet /2015 10:15
Je n'ai pas mangé de sac en plastique...

... mais j'ai quand même sauvé une Tortue !

 

Efin quand je dis "je", je me vante. Je n'étais pas seul.

Retour sur les faits.

 

Comme nul ne l'ignore, les puces se tiennent au Moule le deuxième dimanche de chaque mois. En tant que Pic, je ne m'interdis pas les puces (j'en ai d'ailleurs parfois quelques-unes dans mon noir plumage).

 

Je baguenaudais donc, en compagnie des mes amies Alex et Aude, qui terminaient tout juste leur patrouille Tortues marines. Bredouilles après une nuit sur l'anse de Lavolvaine, dans le grand Nord (de la Grande-Terre). Bredouilles pas tout-à-fait, puisqu'elles virent un OVNI. Et je témoigne sous serment qu'elles n'étaient sous l'influence d'aucune substance particulière - si ce n'est leur dose quotidienne de vent du large. Mais de Tortues, point. L'OVNI fera probablement l'objet d'un article à venir.

 

J'étais sur le coup du siècle. Un plein bocal de vermisseaux en conserve pour seulement un Euro. Ce sont mes oisillons qui auraient été contents.

 

Je n'ai pas mangé de sac en plastique...Je n'ai pas mangé de sac en plastique...Je n'ai pas mangé de sac en plastique...

Mais le destin en a décidé autrement. Est-ce que vous croyez au destin ?

 

Là n'est pas la question. Le téléphone d'Alex fit entendre sa sonnerie cristalline. "Allo, ici Captain Chabrolle, coordinateur réseau Tortues. La gendaremerie du Moule me signale un individu en détresse sur le front de mer. Go go go". Ces mots à peine prononcés, je pus constater le dévouement sans limite des Turtle Shepherds. Renonçant immédiatement à l'achat d'escarpins (2 Euros) pour se précipter sur les lieux. Qui par chance étaient à deux pas. A proximité de la station service du bord de mer. 

 

Destin encore me direz-vous, la gente masculine du réseau avait aussi décidé de chiner aux puces. Thierry et Pierre nous rejoinrent donc dans des délais à faire pâlir de jalousie le SMUR ou autres pompiers. 

La scène de crime. ManGinette est arrivée on ne sait comment dans ce piège.

La scène de crime. ManGinette est arrivée on ne sait comment dans ce piège.

Elle ne semble pas blessée.

Elle ne semble pas blessée.

Alex explique que non, on ne touche pas les tortues, même à Malendure.

Alex explique que non, on ne touche pas les tortues, même à Malendure.

Sauf bien sûr si on est estampillé Réseau Tortues (formation en musculation offerte).

Sauf bien sûr si on est estampillé Réseau Tortues (formation en musculation offerte).

Sérieuse préparation du baguage.

Sérieuse préparation du baguage.

Proverbe que je propose à Hector Poullet : "On toti lou kon on boukèt mò".

Proverbe que je propose à Hector Poullet : "On toti lou kon on boukèt mò".

Ici la prise est sure.

Ici la prise est sure.

Et voila, dame ManGinette est prête pour le grand jeu.

Et voila, dame ManGinette est prête pour le grand jeu.

Mensurations svp.

Mensurations svp.

Bague à tribord.

Bague à tribord.

Bague à babord.

Bague à babord.

Photo-identification (votre compte est bon, estimez-vous heureuse d'avoir échappé au prélèvement d'ADN).

Photo-identification (votre compte est bon, estimez-vous heureuse d'avoir échappé au prélèvement d'ADN).

La coopération est totale avec les forces de l'ordre, on est vernis !

La coopération est totale avec les forces de l'ordre, on est vernis !

Il est temps que ManGinette retrouve son petit chez elle : l'océan.

Il est temps que ManGinette retrouve son petit chez elle : l'océan.

Thierry a filmé cet instant  https://youtu.be/SNG0Cy-Wp-Q

 

Nous saluons ici le monsieur qui a prévenu la gendarmerie. Nous espérons qu'il lira ces lignes car nous n'avons pas eu le temps de le remercier.

 

Crédits photos (ça fait chic) : AEVA, Kap Nat'... Le réseau en marche !

27 juin 2015 6 27 /06 /juin /2015 15:38
Jardin d'O, le jour de la fête de la musique.

Jardin d'O, le jour de la fête de la musique.

Roulement de tambour opéré par mon bec de Toto-Bois !

 

Ce soir vous sont dévoilées les plus belles images du concours photo Mares & Marais.

 

En préambule, je dirai que nos amis de l'OMMAG ont raflé les trois marches du podium. J'entends déjà les commentaires.

 

"C'est quoi l'OMMAG ?"

"Ils ont surement triché."

"Comment se fait-il que de vulgaires (si si) amateurs de baleines puissent faire de belles photos de marigots ?"

 

Ainsi va la vie, allons dans le sens du courant.

 

 

Larguez la mare !

Nous avons reçu 28 clichés. Le jury était composé de 8 des membres du bureau d'AEVA (le 9ème étant en vacances, n'a pas pu s'acquitter de son devoir. Nous allons d'ailleurs peut-être l'exclure pour faute grave). Il leur a été demandé de choisir 10 photos parmi les 28, et de les classer par ordre de préférence.

 

Comme à l'Eurovision ou pour les Zoscars, je vous donne les résultats en partant de la fin. Pour ménager un peu de suspens tout de même.

 

 

 

10ème - Rainbow ailleurs.

10ème - Rainbow ailleurs.

Cédric Gourret, alias Captain Nemo, en est l'auteur. Ne cherchez pas plus longtemps, ce plan d'eau se trouve en arrière-plage de Grande Anse à Deshaie. Un bon plan je trouve.

 

 

9ème - Cocorikaw.

9ème - Cocorikaw.

Franck Decluzet a triché (même pas en Guadeloupe), mais tous les coups étaient permis. "Mon doux rêve de cabane dans les marais de Kaw". Je n sais pas si les Pics pleurent, mais j'écrase quand même une petite larme. Le surnom de Franck est "Le grand châtain avec un objectif noir".

 

 

 

8ème - Priez pour nous.

8ème - Priez pour nous.

Saint-Félix priez pour nous, nous dit Thomas Delhotal (Siffleur d'Amérique pour les intimes). Les arcs-en-ciel (arcs-en-cieux ?) ont du succès.

 

 

 

7ème - Tension de surface.

7ème - Tension de surface.

Emilie Barraux, alias Lili Bawo nous offre ce petit morceau végétal flottant sur une eau noire.

 

 

 

6ème - Chevalier servant.

6ème - Chevalier servant.

Servant à quoi me direz-vous ? Mais à faire beau pardi. Laurent Malglaive (dénommé Cowboy) nous dit, et nous le croyons, qu'il s'agit d'"Un petit chevalier au ras des salines de la Pointe des Châteaux".

 

 

 

5ème - Mare ombragée.

5ème - Mare ombragée.

"Qu'il fait bon prendre le frais aux fins fonds des Grands-Fonds". Marie-France Barré, alias Garance voyageuse (avec toujours un chapeau rose) en est l'auteur.

 

 

4ème - Gallinule.

4ème - Gallinule.

Pas si nulle la Poule d'Eau. Encore une infâme tricherie, Thomas avait envoyé deux photos.

 

 

3ème - Pause sous le vent.

3ème - Pause sous le vent.

On arrive dans la cour des grands. Le 3ème est une 3ème. Patachon (Patricia Brouard) nous montre qu'une échasse chassant échasser etc... (sans oublier qu'il y a les bonnes échasses, et les mauvaises échasses).

 

 

2ème - Ombre et lumières.

2ème - Ombre et lumières.

Captain Achab (Laurent Bouveret, who else ?) nous livre un mammifère, mais pas marin. Lac Gachet, Port-Louis, antan lontan de l'eau et de la lumière…

 

 

1er - Zouk dans les palétuviers.

1er - Zouk dans les palétuviers.

Je suis bien aise que Dan le bleu (c'est qui ?) aie gagné le concours. Il s'est tout de même fendu d'un joli texte. 

 

"Après le carême et tant de privation en gardant les boeufs, le charme se met en place, l'aigrette n'est plus aigrie.

Elle se transforme, met sa plus belle robe, sa grâce donne lieu a des séquences colé séré et de dièse.

La musique, les chants sont essentiels pour danser le zouk dans les palétuviers...

La suite donnera un nid de bonheur pour que la partition reprenne chaque année".

 

Merci Dany Moussa.

 

 

28 moins 10 = 18 (jusqu'à présent).

Nous ne vous faisons pas grâce de ces 18 photos, drôlement belles aussi.

 

 

 

Larguez la mare, de Boul sans Bill (François Boulland) - Puits de vie au coeur des Grands Fonds, là où l'eau est parfois si rare.

Larguez la mare, de Boul sans Bill (François Boulland) - Puits de vie au coeur des Grands Fonds, là où l'eau est parfois si rare.

Sous le vent, de Moqueur Corrossol (Nicolas Barré) - La lagune se mire à Vieux-Habitants.

Sous le vent, de Moqueur Corrossol (Nicolas Barré) - La lagune se mire à Vieux-Habitants.

Effet de miroir, de Céline Lesponne - Reflet de l'antenne de la Citerne sur le Lac Flammarion, massif de la Soufrière.

Effet de miroir, de Céline Lesponne - Reflet de l'antenne de la Citerne sur le Lac Flammarion, massif de la Soufrière.

Prince du marigot, de Boul sans Bill - Où le crapaud buffle cotoie son cousin le bœuf.

Prince du marigot, de Boul sans Bill - Où le crapaud buffle cotoie son cousin le bœuf.

Entre ciel et mare, de Lili Bawo - Petit étang de Nogent, non loin de Pointe Allègre et de la Plaine des boeufs, Sainte Rose.

Entre ciel et mare, de Lili Bawo - Petit étang de Nogent, non loin de Pointe Allègre et de la Plaine des boeufs, Sainte Rose.

Mini marigot irisé, de Claudie Pavis (Fifi Gongon) - Un tout petit bassin versant, en pleine rue à Pointe-Noire, a collecté cette eau chargée d'hydrocarbures. Beauté toxique.

Mini marigot irisé, de Claudie Pavis (Fifi Gongon) - Un tout petit bassin versant, en pleine rue à Pointe-Noire, a collecté cette eau chargée d'hydrocarbures. Beauté toxique.

Big brother is watching you, de Gérard Hostache (Gé la Menace) - Mare de Saint-Félix.

Big brother is watching you, de Gérard Hostache (Gé la Menace) - Mare de Saint-Félix.

Une mangrove grenadine ! de Félix Bompy (Albator) - Dans ce marigot bouché par un cordon sableux, la teneur en oxygène est si pauvre que se développent des bactéries, qui le remplacent en utilisant le soufre. Elles donnent cette couleur rose qui contraste de manière si surprenante avec le vert des palétuviers. Ces bactéries ne sont pas encore clairement identifiées et on ne sait pas précisément ce qui est à l'origine de leur apparition. Le phénomène observé à Grand-Bourg de Marie-Galante est également visible en Martinique sur la plage du Diamant. Des scientifiques mènent l'enquête pour en savoir plus.

Une mangrove grenadine ! de Félix Bompy (Albator) - Dans ce marigot bouché par un cordon sableux, la teneur en oxygène est si pauvre que se développent des bactéries, qui le remplacent en utilisant le soufre. Elles donnent cette couleur rose qui contraste de manière si surprenante avec le vert des palétuviers. Ces bactéries ne sont pas encore clairement identifiées et on ne sait pas précisément ce qui est à l'origine de leur apparition. Le phénomène observé à Grand-Bourg de Marie-Galante est également visible en Martinique sur la plage du Diamant. Des scientifiques mènent l'enquête pour en savoir plus.

Je propose qu'on donne le premier prix de littérature à Félix.

T'as de beaux yeux, de Robert Hamparian (Bop l'éponge) - A la source de Poucet.

T'as de beaux yeux, de Robert Hamparian (Bop l'éponge) - A la source de Poucet.

Petit chevalier, d'Anthony Levesque (Fondu déchaîné) - Miroir, ô mon beau miroir. Désirade, mars 2014.

Petit chevalier, d'Anthony Levesque (Fondu déchaîné) - Miroir, ô mon beau miroir. Désirade, mars 2014.

Araignée du midi, de Garance voyageuse - Araignée faisant ses ablutions dans un trou d'eau des Grands-Fonds.

Araignée du midi, de Garance voyageuse - Araignée faisant ses ablutions dans un trou d'eau des Grands-Fonds.

Le Marais de Fole Anse, de Thibaut Foch (Bilbo) - Prisonnier des racines serpentueuses des mangles médaille, le marais de Folle Anse est digne d'un conte fantastique. On imagine aisément des créatures en forme de grenouille géante vivant dans ces eaux stagnantes, se nourrissant de millions de yen-yens et à l'occasion d'un bon bœuf tirant !

Le Marais de Fole Anse, de Thibaut Foch (Bilbo) - Prisonnier des racines serpentueuses des mangles médaille, le marais de Folle Anse est digne d'un conte fantastique. On imagine aisément des créatures en forme de grenouille géante vivant dans ces eaux stagnantes, se nourrissant de millions de yen-yens et à l'occasion d'un bon bœuf tirant !

Prix de l'innovation picturale à Thibaut.

Erosion émotion,  de Moqueur Corrossol - Trous d'érosion dans la dalle de corail, plateau déchiqueté Désirade.

Erosion émotion, de Moqueur Corrossol - Trous d'érosion dans la dalle de corail, plateau déchiqueté Désirade.

Noir Désiles, de Gé la Menace - Mangrove de Port-Louis.

Noir Désiles, de Gé la Menace - Mangrove de Port-Louis.

Du côté de Saint-Félix, de Michel Perrault.

Du côté de Saint-Félix, de Michel Perrault.

Elle est où la sortie ? de Marc Boisseau (Max la Menarc) - Mangrove de Petit-Canal.

Elle est où la sortie ? de Marc Boisseau (Max la Menarc) - Mangrove de Petit-Canal.

Le wild, de Marion Diard (Mélusine) - Un caméléon bien caché sous la saline de Grand îlet.

Le wild, de Marion Diard (Mélusine) - Un caméléon bien caché sous la saline de Grand îlet.

Si 'étais une frégate, d'Emilie Peuziat (Grive Fine) - La saline de la Pointe des Châteaux. Mais vue d'en haut !

Si 'étais une frégate, d'Emilie Peuziat (Grive Fine) - La saline de la Pointe des Châteaux. Mais vue d'en haut !

Pour conclure, et si on me demandait mon avis, je dirais :

 

1- Une fois de plus, les piafs ont eu la part belle dans le classement. Les humains ont tendance à préférer les oiseaux et papillons, aux limaces et cloportes. Personellement en tant que Pic, j'aime bien les vermisseaux.

 

2- Le pic-nique de non remise de prix a été annulé (ce qui fait beaucoup d'aspects négatifs), mais c'est reculer pour mieux sauter. La sauterie se tiendra en septembre, les cyclones eux-mêmes ne nous décourageront pas. Et qui sait d'ici là, quelques petits cadeaux auront peut-être eu le temps d'être préparés par le staf.

 

3- Vous avez une idée pour le concours-photos de l'an prochain ?

19 mai 2015 2 19 /05 /mai /2015 07:59
Recherchons Mares et Marais

Vous qui aimez la nature, nous vous proposons de participer à un concours photo pas comme les autres.

Pour sortir des sentiers battus, il n'y a aucun prix de prévu.

Vous participerez pour la gloire, ou tout simplement pour le plaisir de donner.
Ce concours est ouvert à tous ceux qui le souhaitent.

Le mode d'emploi est très simple.

1- Sortez vous promener, et que vos pas vous mènent dans une zone de "Mares et Marais" (qui, nous le rappelons aux étourdis, constituent le thème de l'année pour AEVA).
Mares et Marais au sens large, nous acceptons les produits dérivés (salines, marécages, étangs, mangroves, flaques, verres d'eau...). Le cliché peut aussi se focaliser sur les habitants des Mares et Marais (végétaux, animaux...).
Cependant, la photo devra avoir été prise en Guadeloupe, y compris les dépendances et les îles du Nord.

1-bis - Si vous êtes casanier ou en petite forme, ne sortez pas. Recherchez dans votre ordi une photo qui ferait l'affaire. Mais prenez du magnésium, ça vous redonnera l'envie de prendre l'air.

2- Une fois LA photo prise ou choisie, vérifiez qu'elle n'est pas trop lourde (pas plus de 5 Mo), et envoyez-là par mail à claudie.pavis@antilles.inra.fr. Il est également possible d'envoyer un dessin ou une peinture. Indiquez dans votre message :

  • Votre nom (ou pseudo si vous souhaitez garder l'anonymat).
  • Un titre pour votre photo/dessin.
  • Quelques mots de légende, à votre convenance.

3- Il ne vous reste qu'à attendre pour savoir si vous ferez partie des lauréats. En fonction de vos envois, nous créerons peut-être des catégories.

Un jury local de chez local délibèrera dans la plus grande subjectivité, et rendra son verdict à la fin du mois de juin.
Par la même occasion, chacun sera invité (s'il a pris son magnésium) à un pique-nique dans un endroit qui reste à déterminer. Nous éviterons toutefois un coin trop marécageux.
A l'issue du concours, vos photos seront publiées dans le blog d'AEVA, ainsi que sur un outil, paraît-il épatant, dont m'a parlé mon voisin, qui s'appelle Pacelook ou quelque chose comme ça.

Seule contrainte, nous envoyer votre photo avant le 22 juin, le cachet de magnésium faisant foi.

C'est parti !

16 mai 2015 6 16 /05 /mai /2015 18:20
Les oreilles de la foi

Le Parc National de la Guadeloupe s'intéresse de près à un oiseau très discret, le Râle gris. Cet habitant des mangroves ne se laisse pas observer facilement. Il est plus fréquent de l'entendre, mais il chante de préférence la nuit. Un oeil afûté remarquera cependant un râle sur le dessin, surpris tout-à-fait par hasard lors d'une promenade en kayak du côté de l'îlet La Biche.

 

En 1995, Simone Mège avait étudié les râles à l'îlet Fajou, où vit une population de plusieurs dizaines d'individus. L'étude précise qu'ils se nourrissent entre autres de crabes, se déplacent au sol et nichent au niveau des pneumatophores ou des branches basses des palétuviers.

 

Quelle horreur, pourquoi ne pas nicher comme moi bien au sec !

 

Tous les goûts (et les égouts) sont dans la nature.

 

Le Parc voudrait savoir si les autres zones potentiellement favorables du Grand Cul-de-sac marin hébergent aussi le râle.

 

N'écoutant que leur courage, quelques fondu(e)s d'AEVA ont accepté de donner un coup de main, et ont été chargés de suivre 5 points dans la zone de Birmingham / Pont de l'Alliance à Baie-Mahault. Pas moins de trois répétions en mars, avril, mai.

 

La technique est simple.

 

 

Les oreilles de la foi

Se lever tôt.

Les oreilles de la foi

Accepter de patauger, armé seulement d'une lampe frontale.

Les oreilles de la foi

Rester un petit moment les pieds dans la boue, la tête dans les étoiles. Ecouter. Si rien ne vient (hormis les yenyens), sortir le lecteur MP3, et s'adonner à ce qu'on appelle la repasse, en jargon ornitho. La bonne vieille technique de l'appeau, mais en version numérique (ne pas oublier les piles, sinon colère assurée du patriarche).

Les oreilles de la foi

Entretemps le soleil s'est levé, hâtons-nous. Il est dit dans la bible du râle qu'au-delà d'une heure après le lever du soleil, les chances de contact fondent comme neige au soleil.

Les oreilles de la foi

Une dernière écoute attentive, bien calé sur une racine. Rien cette fois dans la zone, alors qu'en avril, victoire, le râle fut entendu après la repasse sur un des 5 points. Mais en compensation, le spectacle des palétuviers rouges la nuit, les petits crabes violonistes qui détalent en pagaille, un sphinx aux yeux phosphorescents, les pneumatophores noirâtres tels des petits crayons dressés, et une libellue prise dans le faisceau de la frontale...

 

 

 

10 mars 2015 2 10 /03 /mars /2015 14:16

Il y a quelques jours, j'étais légèrement déprimé, sans douté éreinté par mes travaux annuels d'excavation de tronc. C'est que Germaine va sans doute bientôt pondre et une fois encore, il va falloir assurer.

 

Dans ces cas-là, j'ai tendance à me laisser aller, et à surfer sur mon écran de 5 plumes et demi. Et là, je tombe par hasard sur le site de l'ASFA. Jusque là rien d'extraordinaire, à part peut-être une observation de Balbuzard Caraïbe. Mais ceci est une autre histoire, dont nous auront peut-être l'occasion de reparler.

 

 

Les-Saintes-Terre-de-Bas-2012.jpg

 

Des Scinques aux Saintes !

 

Comme je vous le dis.

 

Les collègues de l'ASFA ont tout d'abord repéré en novembre dernier un individu à Terre-de-Haut, puis un groupe de quelques individus deux semaines plus tard, dans le même secteur. Ne me demandez pas exactement où, le secret le plus absolu plane pour le moment sur la localisation précise de ces "couleuvres batardes" ou "zandolis dorés", comme vous voudrez. Dans le même temps, un habitant de Terre-de-Bas montrait un spécimen capturé dans son jardin 5 ans auparavant.  

Je dois avouer que les troupes d'AEVA ont dans un premier temps été un peu vexées, étant en charge depuis 2012 d'une étude dont le but est d'en savoir le plus possible sur ces lézards, qui ont finalement été redécouverts depuis peu en Guadeloupe. C'est un peu notre bébé le sujet Scinques, nous y avons d'ailleurs consacré plusieurs articles sur ce blog :

Mission Tintamarre (2014)

Captain Titékay (2014)

Deux chasseurs sachant chasser le Scinque (2013)

Les amateurs de Scinques persistent et signent (2012)

Le club des Scinques (2012)

 

Mais il faut bien le dire, les Scinques sont à tout le monde. Nous avons pu aprofondir les connaissances sur leur présence, leur répartition, leur comportement à Petite Terre, la Désirade et Tintamarre à Saint-Martin. Mais les Saintes, c'est la cerise sur le gâteau.

 

Mon sang de Toto-Bois ne fit donc qu'un tour, et je sortis immédiatement mon petit magnéto à pédales, pour aller tirer les vers du nez (pour changer de les tirer de l'écorce), à Olivier Lorvelec qui en connaît un rayon sur les Scinques. Puisque c'est lui qui coordonne l'étude AEVA sur le sujet.

 

En avant-première donc, son analyse.

 

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Toto-Bois - Peux-tu nous rappeler les travaux d'AEVA sur les Scinques ?

 

Olivier - En 2012, nous avons mis en place un programme d'étude et de conservation, avec document de synthèse préparatoire, protocoles, obtentions de permis, et mise en place d'une collaboration internationale. Deux étudiants ont dans ce cadre travaillé sur leur répartition et leur comportement à Petite Terre et à Désirade. Avec les autorisations nécessaires, nous avons collecté du matériel sur Terre de Bas de Petite Terre, la Désirade et l’île Tintamarre. Nous sommes en relation avec Blair Hedges (université de Pennsylvanie) et Nicolas Vidal (Museum National d'Histoire Naturelle) pour les études de morphologie et de génétique (phylogénie et isolement) des formes correspondant à ces populations. Il est d’ailleurs possible que ces études aboutissent à la description de nouveaux taxons. Par ailleurs, nous recherchons d'autres populations de Scinques dans les Antilles françaises et nous communiquons largement auprès de la communauté scientifique et associative sur le programme et ses résultats préliminaires.

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TB - Des Scinques aux Saintes, ça t'étonne ?

 

OLIl n’y avait, jusqu’à présent aucun signalement confirmé de scinques aux Saintes. Cependant, comme sur les autres îles sans mangoustes, la présence de scinques y semblait possible. Le spécimen prélevé il y a 5 ans sur Terre-de-Bas et conservé en alcool, et les scinques observés à Terre-de-Haut, appartiennent probablement à une espèce non décrite du genre Mabuya ou du genre Capitellum, et peut-être même à deux taxons différents. Deux arguments permettent de poser l’hypothèse d’un ou deux taxons non décrits. D’une part, Hedges & Conn ont montré que les Mabuyinés ont évolué vers des formes endémiques micro-insulaires dans les Petites Antilles. D’autre part, les Saintes constituent un banc géologique différent de l’ensemble Grande-Terre et Basse-Terre (et leurs île et îlets satellites, dont la Désirade et les îles de la Petite Terre). Rappelons qu’Anolis, Sphérodactyles et Couresses des Saintes sont aujourd’hui traités au rang d’espèces endémiques et que des sous-espèces différentes sont présentes sur Terre-de-Haut et Terre-de-Bas dans le cas de l’Anolis et de la Couresse des Saintes.

 

TB - Donc il est fort problable que Les Saintes abritent une nouvelle espèce de scinques. Mais alors que faire maintenant ? 

 

Scinque-copie-1

  Je pose la question.

 

OL -  A priori, mais ce n’est qu’une réflexion préliminaire, les échantillons pourraient alors être exploités de la façon suivante.


Les Scinques de Terre-de-Bas et de Terre-de-Haut des Saintes mériteraient d’être décrits. Le spécimen de Terre-de-bas, en alcool, contient peut-être lui aussi de l’ADN exploitable. Ce spécimen et d’autres spécimens ou bouts de queues provenant des Saintes pourraient, s’il s’agit du genre Mabuya, s’intégrer dans une analyse génétique plus globale des relations phylogénétiques des espèces du genre Mabuya pour lesquels de l’ADN serait disponible (la Dominique, la Désirade, la Petite Terre, Grande-Terre ?, Terre-de-Bas des Saintes ? Terre-de-Haut des Saintes ?).

 

Toto-Bois - Merci Olivier de nous avoir donné l'exclusivité de cette interview. Nous suivrons avec attention les épisodes qui ne manqueront pas de se concrétiser. Scinque's story, saison 4 !

19 décembre 2014 5 19 /12 /décembre /2014 14:52

Titre alternatif : Le Grand Fond avec une chaussure noire.

 

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Les Grands Fonds, c’est un monde à part. Surgies de l’océan, ces roches calcaires (surnommées « tuf » par chez nous) ont été lentement modelées par les averses aussi brèves que puissantes qui les assaillent depuis un bon million d’années. C’est qu’il pleut dans les Grands Fonds ! Les pluies de la Basse-Terre sont célèbres mais saviez-vous que les Grands Fonds sont en lice pour le record mondial de précipitations de courte durée ? C’est en tout cas ce que suggèrent les pluies record enregistrées du côté de Port-Blanc, Barot et Masselas le matin du 26 novembre 1970 (38mm en une minute !).

 

Finalement, à force de bains de mer et de douches intempestives, les Grands Fonds sont devenus la peau fripée de la plane Grande-Terre… Un vaste dédale de mornes paisibles et de vallées humides au fond desquelles se cachent d’innombrables mares au milieu d’une végétation luxuriante : l’endroit idéal pour inaugurer notre nouveau thème « Mares et marais » ! Alors allons-y, pataugeons, barbotons, vasouillons, grenouillons à l’affût des libellules, demoiselles, tortues et autres araignées aquatiques.

 

pas mure

 

Micrathyria didyma

 

Cette première escapade nous a menés sur la trace de la Grand Mare, entre Pliane, Port-Blanc et Michaux. Discrètes de bon matin, les libellules ont fini par se montrer.

 

verte

 

des vertes - Erythemis vesiculosa,

 

Rouge

 

des rouges - Tramea abdominalis,

 

Bleue

 

des bleues - Lestes sp., seules ou « accompagnées » : un beau spectacle pour qui prend le temps de regarder.

 

Sans titre

 

Ici et là, quelques bœufs qui paissent à l’ombre bienvenue des manguiers, des arbres à pain ou des calebassiers dont certains comptent leurs jours sous l’étreinte meurtrière des figuiers maudits. C’est la vie… Bonne surprise lorsque nous croisons quelques palmiers glouglou Acrocomia karukerana, espèce devenue rare et protégée mais qui subsiste encore dans les Grands Fonds.

 

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Pas d’autres promeneurs à l’horizon dans ces vallons tranquilles mais l’empreinte de l’Homme est là, sur les versants défrichés où poussent un peu d’igname, de giraumon, de manioc et de pois d’angole, tandis que quelques tas de cendres témoignent d’une activité de charbonnage qui perdure.

 

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Sans oublier des restes de vieux murets en pierres où nous avons guetté en vain l’éclat cuirassé d’hypothétiques scinques.


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Pas de sortie AEVA sans une aquarelle de Claudie, c’est presque un rituel - et l’occasion de se poser un peu dans un cadre enchanteur, de grignoter un bout et de guetter les petites bêtes qui nous échappent en chemin.

 

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Araignée de la famille des Pisauridae.


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Bain de soleil pour un sans-papier. Zachrysia provisoria. Escargot brun de Cuba introduit vers la fin des années 2000.

 

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Puis il est temps de reprendre le chemin, sans être tout à fait sûr qu’il s’agit du bon… mais qu’importe. Quand nos mollets finissent de nous hisser, non sans mal, au sommet d’un morne où nous retrouvons le goudron et qu’une trouée nous offre une vue inédite sur les Saintes, on est à la fois ravi déboussolé.

 

A se demander si les lignes sinueuses des Grands Fonds ne courberaient pas un peu l’espace et le temps…

 

 

Photos Thomas Delhotal (Siffleur d'Amérique) et Nicolas Barré (Moqueur corrossol).

5 décembre 2014 5 05 /12 /décembre /2014 11:52

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Bientôt vous arracherez la dernière page de votre éphéméride, telle l'aile diaphane de l'insecte qui ne dure qu'un jour, l'éphémère.

 

La transition n'est pas mauvaise, puisque l'éphémère, avant d'être ailé et d'occuper l'espace aérien, est une petite bête aquatique. Parfois appelée patache. Ne me demandez pas si les larves d'éphémères mènent une vie de patachon, je ne les fréquente pas assez régulièrement pour en être sûr. Bien qu'en bon Pic qui se respecte, j'en boulotte parfois quand l'occasion se présente.

 

Mais revenons à nos patachons moutons, pourquoi diable vous parlé-je de milieux aquatiques ?

 

Parce que nous avons trouvé le thème de l'année 2015.

 

Non pas vents et marées, mais MARES et MARAIS. Marais au sens large, on ne s'interdira pas une petite mangrove par ci, un étang bois sec ou une saline par là.

 

Le thème est suffisamment large pour imaginer beaucoup d'activités. Et à propos, vous là (oui vous, je ne vois personne d'autre au clavier), vous n'auriez pas des idées ?

 

Hier soir, je prenais du repos sur un palmier à Bel Air Desrosières, là justement où le nouveau bureau d'AEVA se réunissait pour la première fois après l'assemblée générale. J'ai pu capter quelques bribes de la conversation, entre deux éclats de rire. Il faut dire que ces gens-là manquent parfois de sérieux.

 

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J'ai cru comprendre que la prochaine sortie se déroulerait le dimanche 14 décembre, du côté des Grands-Fonds, la trace de "Grand Mare" justement.

 

Et que priorité serait donnée aux membres à jour de leur cotisation 2014, ou à défaut de 2013.

 

Si ce n'est pas un appel à cotisation, je ne m'y connais pas ! Un simple mail à belairbarre@hotmail.fr vous permettra de tout savoir sur la façon d'alimenter notre trésor de guerre !

15 novembre 2014 6 15 /11 /novembre /2014 18:34

Le petit Larousse nous dit : "Tintamarre : Bruit assourdissant, fait de sons discordants". "Il y avait dans les sycomores un tintamarre de fauvettes (Victor Hugo, Les Misérables)".

 

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Des discordances (géologiques), on peut en observer sur les falaises de l'Est de l'îlet Tintamarre. Ainsi que des fauvettes à l'occasion.

 

Mais des bruits assourdissants, pas vraiment. Juste le chant des Pailles en queue, des Fous bruns, des Huitriers et Echasses d'Amérique, des Canards des Bahamas. Juste le bruissement de milliers d'Améives, ces lézards de bonne taille. Juste le souffle du vent. Juste les rayons du soleil qui éclairent les rondeurs piquantes des Melocactus, des Raquettes et des Cierges. Et les rondeurs lisses du dos des Tortues charbonnières. Quant aux Requins citrons et aux Carangues, ils sont bien là, mais ne contribuent à aucun tintamarre.

 

Sur certaines cartes, Tintamarre s'écrit avec un seul r. Tintamare : la couleur de la mer ?

 

Tintamarre est un îlet proche de la partie orientale de Saint-Martin, et fait partie de la Réserve Naturelle Nationale de Saint-Martin.

 

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Peu ou prou une centaine d'hectares, une partie marine en réserve, ainsi que la zone terrestre des 50 pas géométriques.

 

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Des petits bois à mancenilliers, quelques mares puisqu'il a beaucoup plu depuis le cyclone Gonzalo.

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Une ancienne bergerie, qui a vu des moutons jusque dans les années 70.

 

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Et des murets de pierres sèches, édifiés antan lontan par des esclaves pour délimiter les propriétés. Tiens, ça me dit quelque chose les murets. Impression de déjà vécu.

 

Mais oui, à Petite Terre, qui ressemble un peu à Tintamarre, il y a aussi des murets. Qui hébergent des lézards discrets et redécouverts depuis peu. Ca me revient maintenant, des murets à Scinques. A Petite Terre, et à Désirade, les murets sont des HLM pour l'espèce Mabuya desiradae.

 

Eh bien figurez-vous qu'en mars 2013, des Scinques ont été découverts sur les murets de Tintamarre. Personne n'avait songé à regarder. C'est un autre genre : Spondylurus. Mais quelle espèce, on ne sait pas. Il faudrait pour celà aller y voir de plus près.

 

 6 rêveurs

 

Nous y voilà. En guise d'Armistice, six rêveurs d'AEVA et d'ailleurs sont allés arpenter plusieurs jours durant à Tintamarre. L'idée était de capturer deux spécimens pour la description de l'animal. 

 

Plusieurs écoles se sont affrontées : capture à la main, à la ligne ou au lasso.

 

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Priez pour nous pauvres pêcheurs.

 

 

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Entraînement sur un Anolis gingivinus. A qui la liberté fut rendue.

 

Après 5 jours à suer sang et eau, et quelques moments de découragement, nous avons tiré les enseignements suivants :

 

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Cliché N. Barré

 

- Le Scinque de Tintamarre est presque aussi rare que ses cousins de Petite Terre, et de taille nettement plus petite. Il semble être plus actif et se déplacer davantage.

- Il a tendance à se précipiter sur les petits objets blancs ou à éclat métallique, tels fil de pêche ou hameçon.

- Plus l'heure avance, plus il est vif et moins il se laisse approcher.

 

Et le dernier jour, presque au même moment sur deux murets différents, deux Scinques furent capturés. Le premier au lasso par Nicolas, le second à la main par Olivier. Un mâle adulte, c'est ce dernier qui servira de "type" lorsqu'il sera déposé au Museum.

 

Parions que Blair Hedge, que nous avons chargé de réaliser la description taxonomique de ce lézard, lui donnera un nom évoquant Tintamarre.

 

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Il nous faut remercier la DEAL de Guadeloupe pour son soutien financier. Et le personnel de la Réserve pour son appui logistique, et surtout son accueil sympathique. Merci donc à Julien, Amandine, Franck, Steeve, Christophe et Romain ! 

31 octobre 2014 5 31 /10 /octobre /2014 18:51

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"2G 7000-100 paf tout rond". 

 

Chaque année à la Toussaint, nos amis de l'association AMAZONA investissent la Pointe des Colibris. Pour être à leur aise, l'ensemble des gîtes "Amour d'Olivier" leur est réservé.

 

Mais pour quoi diable y faire ?

 

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Y dérouler pas moins de 144 mètres de filets.

 

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Y placer à proximité une sono enfermée dans des sacs poubelles, débitant à longueur de matinée des chants d'oiseaux.

 

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Profiter du carbet pour installer pieds à coulisse, balance de précision, feuilles de notation, et scribes appliquées (c'était des filles alors j'accorde l'adjectif en genre et en nombre).

 

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Vous avez trouvé. Session de baguage. Plein ouest de la Désirade.

 

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Frantz, Anthony, Claude, Jacky, Antoine, Eric, Thomas, Emilie, Marion, Yasmine, Marine, Lola et Damien étaient là. Et moi et moi et moi.    

 

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Tous affairés. Inspecter les filets. Démailler les oiseaux sans qu'ils y laissent trop de plumes.

 

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Les placer dans des sacs de tissu individuels portés autour du cou. Identifier l'espèce et si possible le sexe.

 

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Vérifier son adiposité - donc son état de forme - en lui soufflant dessus au niveau du bréchet.

 

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Prendre ses mensurations.

 

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Puis le placer la tête la première dans un gobelet et déposer le tout sur la balance. Lui passer la bague au doigt (à l'inverse de nous autres humains, la bague est placée à droite).

 

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Et enfin le relâcher avec une pointe de regret. C'est si doux d'avoir les oiseaux en main.

 

Enfin je dis ça, mais moi je suis un oiseau, j'ai d'ailleurs pris garde à ne pas être pris dans leurs filets. Un Pic bagué, il ne manquerait plus que ça. Quand je leur ai demandé pourquoi ils faisaient ça, voici quelles furent leurs réponses.

 

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"Ca sert à connaître les routes de migrations".

"Ca permet de connaître l'évolution des populations, mais d'une fois sur l'autre les oiseaux s'habituent aux filets alors c'est difficile de comparer".

"Ca permet de faire du suivi".

"Ca permet de savoir si on a affaire à des sous-espèces".

 

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Et la dernière, que je retiendrai partculièrement.

 

 

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"C'est aussi pour le plaisir de voir les oiseaux de près, et de nous retrouver ici chaque année".

1 octobre 2014 3 01 /10 /octobre /2014 15:09

Mabuya-desiradae-petite-terre

 

Pour vous donner envie de venir écouter les aventures des Scinques de la Désirade, une petite vidéo sans prétention de la bestiole, réalisée par Paul, cliquez .

 

Rendez-vous donc vendredi 3 octobre à l'UAG à 18h, en Biologie marine.

1 octobre 2014 3 01 /10 /octobre /2014 10:13

Honneur aux derniers arrivés...

 

 

Lionel Petit

 

J'ai participé à cet évènement par jeu et par l'excitation de pouvoir "chasser" le maximum d'espèces dans les jumelles en un minimum de temps!! J'aimerais pouvoir donner l'envie aux amoureux de la nature de découvrir ces nombreuses espèces d'oiseaux peuplant notre île. L'observation ornithologique notamment au sein de l'Association Amazona permet d'accroître nos connaissances sur la biodiversité Guadelouppéenne et ainsi favoriser sa protection.
Le meilleur moment de ma journée fut sans aucun doute l'observation simultanée de deux espèces de Colombes très farouches posée à 5 mètres l'une de l'autre à Grand -Etang : la Colombe à croissants et la Colombe rouviolette (1ère observation pour moi!!).
 
Loin du score excellent des pros, j'ai apprécié le Challenge et je suis motivé pour la prochaine séance dans deux ans...

12 - Décembre - GU - Colibri madère3

Colibri madère. 

 

 

Thomas Delhotal, alias Tyran gris

 

J’ai participé au Big Day parce que c’était l’occasion d’une belle journée dans la nature. La montée en pression des semaines précédentes était prenante et j’ai atteint mon objectif de 50 espèces donc je suis content. Mais surtout, c’était génial d’explorer des sites complètement différents en restant constamment à l’affut de la moindre plume. Et en croisant furtivement mes adversaires au détour d’une saline ou d’un étang. Mes coups de cœur de la journée par ordre d’apparition : la Colombe à croissants, le Coulicou manioc, l’Erismature rousse et le Canard des Bahamas qui m’a valu un petit bain de boue.

 

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Hirondelles à ventre blanc, ne faisant pas le printemps.

 

 

Franz Delcroix

 

Après 2 mois de bluff, de test, de tension, nous y sommes. Une heure de sommeil seulement, je pars comme prévu : à minuit. Petit SMS pour embêter les autres, et je me lance dans cette journée de folie, mon coffre rempli de matériel, de nourriture (que je toucherai à peine, me contenant de bananes, d’amande et de pain), de vêtements de rechange « au cas où »…

 

J’oublie la pénombre, et la petite voix qui tente de me dire que je suis folle, qu’une fille ne peut pas arpenter les sites de nuit, toute seule…  toutefois, je garde les yeux bien ouverts, surtout ceux de derrière...

 

Et dès le top départ, pas une minute de repos. Si, tout de même, une petite sieste : de 5h30 à 5h39, en attendant que le soleil se lève. Un sommeil de 9 minutes, profond et réparateur.

 

Mon itinéraire était relativement bien préparé, j’étais sur tous les sites aux heures prévues. J’ai dû faire l’impasse sur un ou deux tout de même. Par contre, pas de chance pour moi en fin de journée : j’ai eu droit à un énorme orage, pendant plus d’une heure, et la conduite était plutôt difficile. J’ai donc dû abandonner les derniers sites, m’arrêtant à 81 espèces. Je suis fière de mon parcours, car Antoine a eu un peu chaud aux fesses ! Mon but était de faire mieux que mes 75 espèces de 2012, contrat rempli.

 

Le meilleur moment ? Au lever du soleil, j’étais entourée d’oiseaux, dont pas moins de 6 Bihoreaux gris ! Et un bel arc-en-ciel devant un nuage, je me suis arrêtée 10 secondes pour l’admirer…

 

Rendez-vous en 2016, avec de nouveaux participants j’espère ! 

 

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Certains regardent aussi autre chose que les oiseaux.

 

 

Antoine Chabrolle alias Diablotin

 

Nous sommes samedi 20 septembre, il est 4h15, c'est normalement l'heure pour moi d'aller me coucher, mais pas pour aujourd'hui...

 

Le réveil sonne, une petite toilette de chat et me voilà en train de ranger la glacière bien fournie et la longue-vue dans ma voiture.

 

Après deux ans d'attente, nous voila pour la Big day 2014... jeu qui consiste à voir le plus d'espèces d'oiseaux en 24 heures.

 

Plusieurs mois ont été nécessaires pour préparer ce jour tant attendu où plusieurs amis amoureux de l'observation d'oiseaux se lancent (chose rare chez nous) dans une compétition. Certes inutile mais ô combien excitante !!!

 

Le stress est tel que je reste assis près de 15 minutes au volant de ma voiture à remettre en cause mon parcours murement réfléchi depuis plusieurs semaines.

 

Mais il n'y a pas une minute de plus à perdre, les autres concurrents sont déjà à pied d'œuvre et certains depuis plusieurs heures déjà.

 

Camel-back dans le dos, jumelles autour du coup, me voilà donc parti pour une grosse, très grosse journée d'observation, de traque de toutes les espèces qui pourraient rentrer dans mon champ de vision ou dont le chant pourrait atteindre mes oreilles.

 

L'idée est de se rendre sur des principaux lieux d'observation dont certains sont tenus secrets...

 

Dans le sable, la boue, la mangrove, le vent, poursuivi par une horde de moustiques, je termine la journée écourtée par des pluies diluviennes avec 84 espèces observées en 14 heures d'observation, à travers pratiquement toute la Guadeloupe.

 

Il est temps pour moi d'aller boire un bon rhum et de fêter cette belle journée avec les copains.

 

Félicitation à tous les participants et bien sûr au vainqueur de ce véritable trail-birding (Anthony, note de la rédaction).

 

Rendez-vous en 2016 avec toujours comme objectif de passer une superbe journée.      

 

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Espèce rare, l'ornitho à trou de nez.

 

 

Anthony Levesque

 

Je ne suis pas un grand sportif mais un grand compétiteur dans l'âme alors allier passion et compétition est quelque chose de très stimulant. Quand en plus des adversaires, mais avant tout de vrais amis, rêvent également de cette première place alors on a tous les ingrédients pour une superbe journée. Préparation physique, tactique, bluff, tout est là, la pression monte, l'adrénaline est forte, enivrante. Le jour J arrive, les premières heures déjà riches en piafs, la journée va être longue. Fin d'après-midi, une dernière belle découverte : Chevalier sylvain ! Victoire, record en poche, rendez-vous en 2016 ! 

 

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Chevalier sylvain.

24 septembre 2014 3 24 /09 /septembre /2014 06:10

 

 

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Certains d'entre vous se rappellent sans doute du petit garçon qui figurait sur les pots de sel Cérébos. Dans les années 60, quand j'ai commencé à hanter les bois, ma mère Pic m'expliqua la chose suivante : "Tu sais mon petit Toto-Bois, si quelqu'un arrive à mettre du sel sur la queue d'un oiseau, eh bien c'est qu'il réussira à l'attraper". Vous pensez bien que ça me fit frissonner, et que depuis ce temps-là, je me méfie des beaux parleurs armés d'une salière (ou d'un fusil chargé au gros sel).

 

Dimanche dernier, 4 gars et une fille ont sillonné la Guadeloupe à la poursuite du rêve de l'oiseau. A défaut de salière, ils avaient avec eux des jumelles et un petit carnet. Leur entreprise, qui peut paraître vaine au premier abord, était d'apercevoir ou d'entendre le plus d'oiseaux possible en une journée entière. Certains esprits chagrins pourront s'offusquer de l'essence consommée à cette occasion. Soit. Mais le bénéfice est réel. Leur grain de folie nous fait passer le message de la richesse des milieux naturels, et du goût de leur découverte.

 

Il y a deux ans, ils n'étaient que 3 pour le Big Day, puisque c'est de ça qu'il s'agit. Cette année, pas moins de 5 doux rêveurs ont pris le départ pour la quête de l'ornitho-Graal. Je leur ai demandé à chacun un exercice compliqué. En une centaine de mots (restrictions budgétaires obligent), résumer ce qui les a poussés à participer, et ce qu'ils en ont retiré.

 

Laissons-leur quelques jours pour nous rendre leur copie.

15 septembre 2014 1 15 /09 /septembre /2014 19:22

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Mais qu'est donc un Elasmobranche ?

 

Il ne s'agit pas d'un arbre à branches élastiques, mais d'un groupe d'animaux.

 

Les Raies et les Requins sont des Elamsobranches. Autrefois, on disait "Sélaciens", et nul ne sait comment il seront nommés le siècle prochain.

 

Ces animaux ne sont pas très bien connus en Guadeloupe. A part peut-être à Petite Terre où le petit monde naturaliste s'intéresse au Requin Citron depuis 2-3 ans, et également à Saint-Martin qui planche aussi sur cette espèce. Les requins 971 ne font pas la une des médias comme à la Réunion. Moins nombreux, moins portés sur les plaisirs de la chair (humaine).

 

Un jeune chercheur ch'ti, basé à l'Université de Floride, est en train de corriger le tir, et de mettre en place des méthodes pour répondre à ces questions : quelles espèces de requins fréquentent le Grand Cul-de-sac Marin ? Quelle est leur abondance ? Quelle est leur position dans la chaîne tropique ? (en d'autres termes, qu'est-ce qu'il mangent ?).

 

Si vous croisez Jeremy Kiszka ces jours-ci dans ou hors du lagon, c'est qu'il pose des "long lines" (genre de palangres avec plein d'hameçons, pour attraper  les requins et raies vivant dans les eaux peu profondes). La ligne reste en place une heure, et si un élasmobranche se fait prendre (peut-être moins malin que les autres ?), on lui demande son passeport, lui prélève un petit bout d'aileron (pour de futures éventuelles analyses de diversité génétique, et pour faire la fameuse analyse "des isotopes stables" - à vous souhaits -, qui renseigne sur l'écologie trophique). Après ce sale quart d'heure, le requin est relâché et repart la caudale entre les jambes.

 

Ou alors ce jeune homme utilise des "drum lines", qui sont des lignes à un seul hameçon, attachées à un corps mort lui-même relié à un flotteur. Ca cible les espèces qui vivent dans les eaux plus profondes.

 

Bref. On en est à mettre les méthodes en place. Le Parc National de la Guadeloupe soutient cette étude. L'idée est de connaître l'abondance des différentes espèces qui fraient dans nos eaux. Lesquelles protéger ? Lesquelles pêcher ? Faut-il ne rien faire ? Vaste débat. 

 

 

Image chipée sur le site de Futura Sciences.

11 septembre 2014 4 11 /09 /septembre /2014 15:22

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Bon, mes oisillons ont fait leur rentrée des classes, une instit pas mal dans les bois des Grands Fonds, où vit encore une population de mes frères Pics.

 

Je peux enfin consacrer un peu de temps aux chroniques du Toto-Bois.

 

J'ai choisi cette fois-ci un sujet bateau, pour ne fâcher personne.

 

Ce tortillon revient de loin. A manqué de se faire écraser sur la route, section Dampierre Louezel, à Gosier. Recueilli par une certaine Elodie, hébergé et nourri par Soazig, cafté par Dominique puis Claudie, photographié par Yolande et identifié par Olivier (Lorvelec) et Thierry (Frétey). La parité en prend un coup, 5 à 2.

 

Question légitime : mais qu'est-ce que c'est que cette tortue ? Est-ce une échappée du bocal ou une espèce autochtone ?

 

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Délicatement retournée entre le pouce et l'index, la tortue offre à notre vue un plastron équipé d'une charnière. Le doute n'est donc plus possible, il s'agit de Pelusios castaneus, alias la Péluse de Schweigger, qui habite les mares naturelles et artificielles de la Grande-Terre.

 

Il s'agit d'une espèce protégée, bien qu'introduite au début du 19ème siècle (une bévue du pharmacien et naturaliste Félix-Louis l'Herminier). A cette même époque, les L'Herminier sont également à l'origine des introductions du Raton laveur et d'une autre Tortue palustre, la Trachemys qu'on trouve à Marie-Galante. Nul n'est parfait en ce bas monde. J'arrête là mon persifflage (innapproprié à un oiseau de mon espèce), j'avais dit ne vouloir faire de peine à personne.

 

Il s'agit d'un nouveau-né, ce qui nous donne une idée de l'époque d'émergence de l'espèce. A l'heure où ces lignes sont diffusées sur la blogosphère, le bébé tortue aura été relâché à proximité de son lieu de découverte.

 

Mèm si toti pa ni rézon douvan chyen.

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