29 janvier 2014 3 29 /01 /janvier /2014 16:03

Mon premier est une espèce protégée.

Mon second est doté de nombreux petits organes de défense (des piquants en quelque sorte).

Mon troisième est orné à l'âge adulte d'un appendice joliment nommé cephalium.

 

Et mon tout est l'une des fiertés de la Désirade.

 

Il-y-a-des-cactus.jpg

 

Facile ! Vous avez tous deviné qu'il s'agit d'un cactus.

Tête à l'Anglais. Coussin de belle-mère. Melocactus intortus.

 

Defense.jpg

 

Fichtre, l'hospitalité n'est pas de mise chez cet Anglais-là.

 

 

En Tapeur consciencieux, je me suis renseigné sur son statut.

 

Selon les critères régionaux de l'UICN, l'espèce est classée en danger critique pour la Guadeloupe.

Horreur ! Ça signifie menacée de disparition. Y compris  à Saint-Martin. A l’échelle de la région Caraïbe, c'est moins grave : préoccupation mineure, le risque de disparition étant faible. Il existe en effet des populations importantes de ce cactus sur certaines îles situées dans son aire de répartition, de Porto Rico à la Dominique.

 

Au niveau national, l'espèce est protégée par arrêté ministériel du 26 décembre 1988. En d'autres termes, toute manipulation de Melocactus est interdite, qu'elle soit ou non destructive. On touche avec les yeux !

 

On trouve assez peu de documentation sur ce cactus, tout ce qu'on peut dire pour la Désirade c'est que les populations ont fortement régressé depuis une petite trentaine d'années.

 

Jamais-deux-sans-trois.jpg

 

Qu'est ce qui a bien pu provoquer une telle dégringolade ?

Les prélèvements ? Les cabris ? Le fait même que l'espèce ait été déclarée protégée ? Difficile de le savoir.

 

Et comment y remédier ?

En cultivant des cactus et en les replantant ? En protégeant physiquement certaines zones ? En mettant un garde avec un fusil derrière chaque cephalium ?

 

En tous cas, chacun a un avis sur la question. Il devenait urgent de mettre toutes les bonnes volontés autour d'une table pour partager les connaissances et les idées. Une réunion s'est tenue tout récemment à l'initiative de la DEAL, elle a rassemblé ce qui se fait de mieux en matière de gestionnaires d'espaces naturels, de services de l'état et de la sphère associative. Les actions en cours ont été discutées et parfois recentrées. L'idée de mettre en place un véritable plan d'actions a même été émise, il n'y a pas de raison qu'il n'y en ait que pour les Tortues marines et les Iguanes tout de même !

 

Iguana-delicatissima-claudie-pavis.JPG

 

Ca se discute.

 

Pour revenir à nos moutons Désiradiens, AEVA et Titè se donnent la main pour accueillir une stagiaire, dont la mission (elle l'a acceptée !) est d'imaginer et tester une méthode pour décrire la population de la zone Est, au sein et à proximité de la Réserve naturelle géologique.

 

 

Combien d'individus ? Quelle répartition des âges ? Quel lien avec la végétation et les menaces potentielles ? Quelle évolution dans le temps ?

 

Melocactus-Desirade-Claudie-Pavis.jpg

 

Isabelle (dubitative) et son mentor Nicolas.

 

Premiers éléments de réponse sur la méthode courant mars, lors de la soutenance d'Isabelle à l'UAG.

commentaires

E
Le verbe "manger" est plutôt réservé à l'action des animaux. En ce qui concerne les plantes on dit plutôt "Absorber".<br /> Par leurs racines les plantes absorbent de l'eau, des sels minéraux, et autres molécules. Par leurs parties vertes (exemple: feuilles) à la lumière les plantes absorbent du gaz CO² (Dioxyde de<br /> carbone) et la nuit un peu de gaz O² (Dioxygène). Par toutes leurs surfaces les plantes absorbent l'humidité (pluies, brouillard) dont elle ont besoin.<br /> En ce qui concerne leur besoin en énergie, la plupart des plantes absorbent de la lumière, tandis que les animaux l'obtiennent par transformation des sucres qu'ils ingèrent.
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M
que mange le melocactuse ( tête a l'anglait )
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E
Sur l'île Saint-Martin, c'est à l'évidence les prélèvements humains répétés et constant depuis la défiscalisation de 1985 qui a énormément raréfié ce mélocactus "Pope-head" qui était pourtant très<br /> commun dans la nature en bord de mer, à distance des habitations.<br /> Les chèvre en croquaient c'est sûr, mais elles vagabondaient sur l'île depuis des lustres sans régression tangible de l'impétrant.<br /> Des "pépinièristes" en ont souvent "vendu" pour décorer les pourtours des hôtels, où .... ils finissent par crever sans pouvoir se reproduire.<br /> Sans parler des évidents trafiques vers la métropole, et hop un par ci, et hop un par là, dans le container avec le déménagement.<br /> Sans compter sur des massacres à la machette, juste pour le fun.<br /> Pour noyer le poisson, car cela les arrange, certain ont évoqué et font encore courir le bruit de la culpabilité d'une mystérieuse maladie contagieuse.<br /> Mais alors pourquoi les niches reculées difficiles d'accès aux mammifères bipèdes, ne semble pas touchées par la supposée peste ?<br /> Hein, on se le demande ....
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